Cette année, pour les Journées du Patrimoine, quatre de nos églises ont été ouvertes au public et ont accueilli des concerts lyriques.
Eléna Gabouri et ses élèves se sont produits à Gazeran et Orphin ; tandis que Camille Chapron subjuguait le public de Poigny puis celui d’Orcemont, par sa voix magnifique, accompagnée de Philippe Malotaux, tour à tour au luth, à la guitare et à la mandoline.
A Poigny, avant le concert, a eu lieu une autre manifestation du patrimoine à la fois cultuel et culturel, celle de la présentation de la cloche qui avait été descendue du clocher pendant la réfection de celui-ci.
Le campaniste a donné des explications sur le travail réalisé, puis sur les cloches en général et sur notre « Caroline- Césarine », en particulier, ainsi nommée par reconnaissance envers les généreux bienfaiteurs qui avaient permis son acquisition en 1848. Il a également expliqué que cette cloche, fêlée, avait été réparée dans les années 1990, puis replacée plus haut que l’emplacement prévu et de manière non centrale. Alors à l’usage (plusieurs centaines de kilos en balancement à chaque volée), elle a fragilisé le clocher, d’où la restauration actuelle de celui-ci et le repositionnement de la cloche à sa place originelle, c’est-à-dire dans la partie en pierre du clocher et non dans le partie supérieure, en bois.
Le Père Robert a ensuite béni le clocher restauré, lors d’une petite cérémonie qui a réuni une bonne cinquantaine de personnes, dont Monsieur Thierry Convert, Maire de Poigny, Madame Demichelis, Maire d’Orphin et Monsieur Jean-Frédéric Poisson, ancien député, dont la « réserve parlementaire » a permis de financer une partie des travaux de restauration.
Notre curé a rappelé que c’est un usage qui remonte au VII ème siècle de convoquer le peuple chrétien à l’assemblée liturgique et de l’avertir des principaux événements de la communauté locale par un signal sonore. Ainsi la voix des cloches exprime-t-elle, en quelque sorte, les sentiments du peuple de Dieu, quand il exulte (mariage, baptême) ou quand il pleure (obsèques), quand il rend grâce ou qu’il supplie, quand il se rassemble et manifeste le mystère de son unité dans le Christ.
Après la messe qui a suivi, un pot de l’amitié était offert par la Mairie de Poigny, pour terminer cette journée qui avait vu le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel, heureusement concertés, pour la préservation de notre patrimoine communal et ecclésial.