2) Le témoignage d’une brancardière
Je viens d’effectuer mon premier pèlerinage diocésain comme hospitalière, avec la mission de brancardière.
Quelle leçon de vie !
Dès le départ, en gare Montparnasse, je fus agréablement surprise de constater que la vie en hospitalité est une vraie vie de famille. Beaucoup d’hospitaliers (tous bénévoles) se connaissent car ont déjà plusieurs pèlerinages à leur actif et connaissent aussi des malades. Les échanges entre les personnes valides et les malades, parfois lourdement handicapés, se déroulent toujours dans la gaîté, avec grande amabilité et le sourire aux lèvres. Après quelques heures passées ensemble, les malades commencent parfois à se confier et nous apportent des témoignages de leur histoire personnelle qui sont autant de morceaux de vie passionnants.
On se sent porté par quelque chose qui nous dépasse et le sens du service en devient plus évident, plus facilité.
Malgré les maladies ou les infirmités, ces malades ne se plaignent jamais. Ils sont toujours partants pour les sorties programmées en groupe par l’Hospitalité des Yvelines (célébrations, piscine, grotte, comédie musicale) ou une virée en ville, le dernier après-midi, pour acheter des cadeaux à leurs proches. L’heure parfois tardive des retours n’est pas un obstacle pour eux car ils se savent bien entourés et choyés, grâce à une organisation rodée et donc excellente.
Comme chaque année, nous avons eu la grâce de voir célébrer des messes avec notre évêque Eric Aumônier et cette fois-ci avec son évêque auxiliaire Bruno Valentin.
De la présence des jeunes collégiens et lycéens (nous étions, en cette semaine après Pâques, en période de vacances scolaires) qui entourent et aident les groupes de plus de 200 malades répartis en chambres, se dégagent un dévouement et un attachement exceptionnels envers les personnes dont ils ont la charge pendant les déplacements de l’établissement d’accueil vers le sanctuaire de Lourdes où se situent toutes les « dévotions » et les retours. Ces jeunes sont aux petits soins auprès des malades ; ils ne manquent pas de se présenter gentiment et de leur caresser le dessus des mains en signe de réconfort ; c’est émouvant. En soirée, ils n’hésitent pas à se regrouper autour du puits de lumière de l’hôtel d’accueil pour assurer une animation musicale improvisée, qui rappelle parfois de bons souvenirs aux malades. Guitare et chants entraînent certains dans la chansonnette.
Je remercie donc la Vierge, Bernadette et tous les saints qui nous permettent d’offrir une semaine de joie aux déshérités. Je n’oublie pas non plus de féliciter les hospitaliers chargés d’organiser en amont ce pèlerinage qui nécessite une grande expérience et des heures de labeur ; tout était parfaitement planifié et la météo fut assez clémente pour profiter au maximum des sorties au sanctuaire.
Malgré la fatigue qu’on ne ressent pas vraiment sur place car on reste concentré sur le bien-être des malades, je suis prête à revivre ces moments de partage dans la paix et les prières, au service exclusif de nos frères et sœurs, blessés de la vie ou âgés ; c’est une expérience enrichissante à tous points de vue.
Véronique