Eglise Saint Hilarion
L’église, placée sous l’invocation de St Hilarion, est un vaisseau rectangulaire avec abside à cinq pans et deux bras non symétriques. L’un servait de sacristie jusqu’en 1998 et abrite actuellement une sacristie et une chaufferie. L’autre est une petite chapelle dédiée à Notre-Dame où un autel fut édifié en 1662 puis vraisemblablement vendu comme bien national en 1793. L’autel actuel a été offert par les propriétaires du domaine de Voisin au XIXème siècle.
Le clocher, de section rectangulaire, ne surmonte pas l’église : il est accolé sur le mur nord. On peut supposer qu’il a autrefois servi d’entrée. Des restes sur le mur de l’église indiquent qu’une construction (un auvent ?) y a été accolée. Le toit qui se termine par 2 pentes a été rabaissé au cours de l’histoire, des restes d’encorbellements qui supportaient le beffroi en témoignent. C’est pourquoi maintenant les cloches, qui ne se trouvent plus en face des ouvertures, ne portent plus leurs messages aussi loin qu’avant.
Il semble que la paroisse de St Hilarion remonte avant le XIème siècle. La construction de l’édifice (ancienne sacristie exceptée) remonte au XIIème et au XVème. Elle a été abîmée à plusieurs occasions au cours de la guerre de 100 ans. Le temps ayant ajouté son œuvre, elle dût être reprise et agrandie. La nef a été reconstruite en 1654. L’abbé Bernin (1) en a relaté, jour après jour, tous les détails de cette reconstruction faite sous la responsabilité de Jean Setier, maître maçon à Raizeux, et de Guillaume Setier de la Magdeleine (Séry) pour la toiture. En même temps qu’on reconstruisait l’église, on démolissait juste à côté la chapelle Notre-Dame dont un pignon est encore visible aujourd’hui.
Plusieurs personnes furent enterrées (2) dans l’église : deux curés (Denis Bellet le 27 juillet 1726, Simon Ledier le 9 juillet 1739), Marguerite Leduc, dame du Rossay et de St Hilarion le 30 mai 1755 et son mari le marquis de Maulevrier qui reposait près de la chapelle depuis le 24 septembre 1726, mais aucune pierre tombale ne subsistait…jusqu’à ce qu’en 1993, en déblayant le mur nord et le clocher pour lutter contre l’humidité, on ne découvre quatre pierres tombales à proximité de la porte de la chapelle. Trois en parfait état ont été déposées dans l’herbe sur le parvis, la 4ème avec un angle brisé a été portée à la mairie en vue d’une réparation ultérieure. Des armoiries en relief portant sur le champ de l’écu trois croix de Malte sur l’une des pierres du contrefort nord de la façade paraissent remonter à la chapelle de Notre Dame.
Il faut noter qu’à la Révolution tout ce qui se trouvait dans l’église fut vendu aux enchères publiques pour 1166 livres, 7 sous et 6 deniers, en 176 lots, excepté la cloche qui fut fondue en 1793. L’église fut fermée en novembre 1793 et réouverte au culte en 1795.
A la fin de la deuxième guerre mondiale, les vitraux du chœur ont souffert lors des bombardements alliés (1er bombardement du village le 13 septembre 1944). La verrière centrale représentait, en deux superbes panneaux, St Antoine et St Hilarion. Ils furent rapidement remplacés par des vitres teintées, et restaurés en 1980 sous l’initiative de M. de Fels, maire de Saint Hilarion, qui, pour soulager les finances de la commune, en prit une partie à sa charge. Au printemps 1999, un acte de vandalisme obligea à la réfection de 7 panneaux. Les travaux se sont terminés en février 2000 sous la responsabilité de M. Clément, maître artisan verrier. M. Champetier de Ribes et M. Longérinas, maires, ont successivement entrepris des travaux de 1993 à 1999 : déblaiement de l’église, installation du chauffage, achat de 16 bancs et réfection des façades latérales.
Le rez-de-chaussée du clocher a été rénové pour aménager une sacristie. Avant sa réfection, le sol présentait un entourage de petites dalles (pavés) sur trois côtés, un ensemble de grandes dalles de pierre sur toute la surface, à l’exception du centre où un appareillage grossier laissait supposer une construction (un puits ?), vraisemblablement un baptistère. Sur l’un des murs on aperçoit encore les restes d’une fresque. Dans cette sacristie, se trouve maintenant un chasublier du XVIIIème siècle en chêne, remarquablement restauré et adapté à la pièce en décembre 1998 par M. Maurice Matrot, ébéniste à la retraite à St Hilarion.
En ce qui concerne la décoration intérieure, on notera en particulier les boiseries du banc d’œuvre et du chœur, les statues en bois (avec restes de polychromie) venant vraisemblablement de legs à la suite de la destruction de la chapelle St Antoine vers 1830, le baptistère du XIXème siècle, une copie d’un élément de la tapisserie de l’Apocalypse dite « d’Angers », tissée entre 1377 et 1380. Elle représente la Parole du Seigneur, « vivante, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants, pénétrant au plus profond de l’âme » (He 4, 12-13). Elle fut commandée par Louis 1er d’Anjou, frère du roi Charles V. Cette copie fut offerte à la paroisse par le père Saïd, curé de 1991 à 1998.
Jusque dans les années 1950, se trouvaient de chaque côté de l’autel 2 anges en plâtre agenouillés, en prière, les ailes déployées, ainsi qu’une une superbe toile représentant la résurrection du Christ au-dessus de la porte d’entrée.
1- D’après : »Etat du restablissement de la nef de l’église de Saint-Hilarion « , cahier de huit pages de l’abbé Bernin (archives communales), le début des travaux eut lieu le « mécredy 13e may 1654 ».
2- D’après les anciens registres paroissiaux, on enterrait dans le chœur, près de la chapelle, du confessionnal et des fonts baptismaux et auprès des autels de St Roch et St Sébastien.
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