Saint Eutrope
La paroisse d’Orcemont fut érigée au Xème siècle. La chapelle du château des Châtelliers devint l’église paroissiale. Elle est dédiée à Saint Eutrope. Ce saint, dont le nom évoque la bonté, serait venu de Grèce à Rome sous le pape Saint Clément, au début du IIème siècle. Envoyé en Gaule, il aurait péri aux mains des barbares.
Le tableau « La vierge des moissons », daté 1819, est la première commande que reçut Eugène Delacroix (1798-1863) alors élève de l’Ecole des Beaux-Arts. Il est inspiré de la Belle Jardinière du Louvre dont Delacroix avait fait une copie de l’enfant Jésus. Le peintre a notamment repris de Raphaël, pour l’enfant du tableau d’Orcemont, la position appuyée du corps avec jambes croisées dont l’origine se trouve dans la statue antique dite Petit Flûteur Borghèse. L’iconographie de cette Vierge des Moissons s’explique par le fait que le commanditaire, Jacques Gouffier, était un riche propriétaire terrien d’Orcemont qui avait accueilli le jeune peintre. Le tableau offre en outre un exemple précis de la façon de lier les gerbes en Ile-de-France, « à la pougnade ». La scène emprunte son horizon au paysage vallonné de la Drouette qui coule au pied du village.
Les parties les plus anciennes de l’église sont visibles dans la cour du clocher où la base des murs en arête de poisson est typique de la fin du XIe siècle. Le chœur et l’avant nef sont les vestiges d’une église du XIIIe siècle. Une campagne d’agrandissement fut menée au XVIe siècle. La nef fut allongée jusqu’à la rupture de pente sur le vallon, en réemployant pour la façade occidentale l’arc calcaire de la porte du XIIIe siècle. Le clocher et sa tourelle datent de cette époque, ainsi que la cloche qui porte la date de 1578 et se nomme Perrine. Une chapelle seigneuriale, qui fait aujourd’hui office de sacristie, fut adjointe au côté sud du chœur. Son faux-plafond actuel masque de magnifiques poutres en chêne sculptées comme en possédait alors l’ensemble de la nef. En cherchant à redonner un aspect ancien à l’église, la restauration de 1910 a détruit l’essentiel du patrimoine intérieur du XVIe siècle. La voûte charpentée a cédé la place à des voûtes en briques et en plâtre, les fenêtres ont été égalisées pour une meilleure symétrie. L’autel néo-gothique est de cette époque. L’église d’Orcemont a été inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.
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